Le
vide était presque parfait
(à
Contre
l’immensité des habitudes
tu
optas pour l’immensitude des habités
ban-lieue
de solitude aux dimensions
élastiques
jardin
de sable aux rides de désert
où
dans le vide d’une rose des derniers jours
ton
ombre existera sans toi
toujours
à l’orée d’un monde,
toujours
à l’orée d’un rêve
dans
le clair obscur austère
d’une
capsule de songe
à
la fin d’une nuit par trop lunaire
passée
à trier les reflets et les ombres.
Lors,
sur un chemin lapidé des semences du temps
quand
la caresse du vent deviendra morsure
jaillira
pour toi le bel inespéré d’une eau sans surface
tandis
qu’à l’entour les sons impitoyables foreront le silence
de
cette terre inexorable
si
prompte à dissoudre,
ce
qui fut dès l’origine
l’éphémère
de l’éternité.
***
Dans
le lent glissement du temps
sur
les pentes plissées du présent,
chaque
mot, soumis aux longues striures d’espace
d’un vent d’astres sol(it)aires, étreint ses voisins.
Ces
étoiles-mots puînées envahissent le ciel
n’attendant
plus que le plus infime signal
pour
crachiner leurs fines bruines de lettres
sur
la lente caravane des pages errant
-
comme le vide d’une rose des derniers jours -
dans
le désert du questionnement sans fin
de
la parole
à
la racine des voix,
à
l’instar de l’instant où à l’instigation de l’instinct
s’instaure
puis s’instruit l’instrument inspiré de l’écrit.
Amant
des mots et merveilles de la langue
passe-moi
tes étoiles pour converser avec mes nuits !
***
Nos
cieux solitaires
Nos
certitudes peureuses s’enlisent
dans
nos bienheureuses et vitales contradictions,
comme
notre art impie enkysté dans votre silence
contemple
bon vivant l’inexistence sans limite
des
bêtes funestes que vous êtes
et
de votre confiance imbécile
en
des formalismes étriqués et stériles.
Ainsi,
lorsque le voile de l’absence recouvrira nos yeux,
satisfaits
et comblés nous ne laisserons
d’autre
message qu’un tremblement de musique.
Et
nos soleils continueront leurs courses dans nos cieux solitaires.
***
Rien
ne coïncide avec rien.
Il
pleut de la mort douce
sous
les arbres.
Aux
gréements de folie
vous
dilapidez les heures
pensant
les retenir.
Courrez
courir à vos enfers
dans
la maigreur du temps.
Demain
demeure.
***
Le
ciel glissait
dans
le métal hurlant d’un silence dur et froid
troublé
parfois par les tambours délétères
de
gigantesques essaims de mouches vertes et bleues.
Les
pieds pris dans une soupe grasse de feuilles
et
de boue glaiseuse
j’allais
au rythme lent des algues de mon sang
aveins
dans des vrilles de conscience douceâtre
à
la rencontre d’un clair de dune trouble
adorable
ruse
des
salves vénéneuses de mes pierres d’angoisse…
Plus
tard au bar d’Albert, l’ange pleurerait dans son verre
une
lave de larmes incandescente puis il bredouillerait :
« Dans
le vacarme immense
de
votre long silence
j’entends
l’impertinence
de
ma folle impatience… »
et
dans
le même instant
entre
colonne de feu et colonne de nuée
tout
serait perdu, tout serait retrouvé…
***
Sur
un œil de verre
Enigme
du vide,
tremblements
du temps
lors
de l’intersection de parallèles
dans
les voies et les vagues du silence.
Angoisse
lunaire de ces canaux de lumière
polymorpho(lino)chrom(at)ique.
Effacement
séquentiel progressif
par
secousses s(ch)ismiques
du
conte de fées aux ailes rognées
d’effets
acrosoniques
et
de suintances perverses et desquamées
où
l’on se prend à écouter la neige
au
vagissement dément
et
d’où l’on espère s’insérer
entre
les dimensions de l’espace
de
cette fée des neiges
au
goût de solitude d’un cimetière
de
vieilles mécaniques aux rêves trafiqués
d’enfants
de personne,
ces
vieillards pensionnaires d’asiles
où
il n’y a plus d’horloge qui déloge
les
gens heureux d’un demain qui s’égare dans l’hier
des
couloirs d’éternité de l’homme aux mains nues
rêveur
au sommeil-neige lourd et vaporeux
d’un
temps jamais tué
dans
le souffle des pierres aux frénésies éoliennes
face
aux portes de l’ennui
là
où la brume consume la transparence
comme
ces reflets tremblants à peine entrevus
sur
un œil de verre.
***