Trestraou
1987 JLMi
Eros Corner
Antienne…
« Quand je suis obscène, c’est le nœud qui serre à bloque
mes énergies les plus fortes, les plus violentes, que je fais sauter. »
(Ghislaine Dunant / L’impudeur)
« La poésie se forme à la surface d’un marécage. »
(Jean Cocteau)
@ Désir harmonieux,
ce n’est qu’un jeu avec ton corps
aux lèvres de feu.
@ Touffeur touffue
de l’entaille corail, canaille,
qui consacre l’acre nacre,
et l’ espoir d’y voir l’ivoire.
Nu VII
2003 JF Contremoulin
@ Dans un contre jour
les tendres soies frisottées
d’un val pubien.
Le galbe d’un sein
la courbe d’une hanche -
chairs palpitantes.
Pose les lèvres
au sommet de son rêve
aspire sa vie.
@
Mes doigts effleurent
l’ivoire et la nacre
de ton corps offert.
Nu couché
Gustav Klimt
@ Tu es couchée, nue.
Ta moiteur odorante
implore ma bouche.
@ Ton nid de tiédeur moite
se fend de désir,
lors nos corps s’emboîtent
nous fondons de plaisir.
@ Prélude 1…
Dans l’ombre moite
de tes cuisses closes
sommeille ton secret
Odeurs marines
fleurs de corail et d’ivoire
source du monde
Sous mes baisers -feux
ton émoi s’écoule, lent
enfin s’ouvrent tes
yeux
Anatomie
1996 JLMI
@ Prélude 2…
Lorsque ma main effeuille
ton corps précieux, sacré,
pressant monte le désir
et nos gestes plus osés
font l’instant diaphane.
Soudain ma bouche cueille
là, à tes lèvres nacrées
l’exhal exquis du plaisir
douces perles de rosée
aux senteurs océanes.
@ Prélude 3…
Dans un rêve !
Plonger dans ta tendre tiédeur et, de la langue,
Fouiller avec fougue la fine fente offerte,
Y débusquer la perle épicentre
Puis déguster longtemps les lentes larmes de ton plaisir.
Le Jeu des nuages et de la pluie…
Nu 14
Claudine Ducaroir
@ Dessin de tes seins
trop fanés, profanés,
terre délétère
qu’enserrent mes serres
avides de ce vide.
Sans feindre de se plaindre,
l’antre de ton ventre
si tendre à fendre
est complice de mes vices.
J’entre sans attendre.
@ Quand mon corps-vague
échoue sur ton
corps-plage,
le temps se dissout.
@ Eros érige
mon sexe lové entre
tes tiédeurs moites.
Femme aux Bas noirs 1913 Egon Schiele
@ Paradisiaque moiteur
de ta vulve soyeuse
dans laquelle se dissout
le cristal du mystérieux.
De lui, on n’entend plus rien.
Relance du désir…
@ Sur ta fleur charnelle,
les soies se redressent
sous mon souffle tiède.
Ta moiteur s’emperle.
Nature I
2001 JLMi
@ Au trou de la serrure…
Ils fixent sans fin
ces clitoris éclatants
de mouilles suaves.
Ils aiment regarder
ces vulves ruisselantes
qui baillent pour eux.
Enfer des voyeurs,
ces joyaux mystérieux
dévorent leurs yeux.
Pisseuse
1994 Marlene Dumas
@ Bruit d’une fille
(à Gérard Jarlot)
qui pisse solitaire
derrière une haie
De l’ombre moite
des cuisses entrouvertes
le jet d’or gicle.
D'entre les deux pieds
la buée d’un cratère
qui vient de naître.
Autour du volcan,
écoulement de la pisse -
insectes noyés.
Ici des fourmis
se débattant sans succès
dans le flux salé.
Là une araignée
prise par cette lave,
recroquevillée.
***