…
au bout de l’envers.
‘’Homme
de nulle part,
je
voudrais m’en aller et me perdre je ne sais où…
je
ne suis pas ce(ux) que vous croyez.’’
jlmi
Regarder
le noir fait naître la couleur
Regarder le noir
si intensément
labyrinthe.
Voir poindre une
infime lumière.
Tout au bout.
De l’autre côté.
Le long du temps
qui rêve.
Là où tout s’océanise
et déferle
dans le sens des
cailloux et des dunes…
… fruits du
silence, les autres sont-ils vivants ?
Le néant
m’emplit la tête.
J’abrite
l’éloquence de la folie
dans
les trous de l’univers.
Je suis Tout.
Je suis Rien.
Je suis bien.
Ecrire fait naître
la couleur.
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Les
horloges fatiguées *
De / i.m. Xavier Grall
Odeur,
rebelle,
animale,
de l’amour dans
la poésie
des corps mêlés
au sommeil
d’orage
Solidarité minérale
aux portes
pleines de vents
Interroger les énigmes
de l’âge
ultime
de l’âge du délabrement
où tout
se lézarde,
s’effrite,
croule,
s’éboule
orgueil affaissé
en dormition au
lit clos de la résignation
d’entrailles et
d’esprit.
Retrouver le
temps des horloges
les écouter
confesser leur fatigue de sonner l’âge tombal
les fatals
accomplissements des utopies et des chimères
des chevaux éblouis
qui ne vont plus
à la mer dans l’ombre douce des chemins creux.
*
Fragments du ‘’Cheval couché’’
éclatés
et remis en (dés)ordre…
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Pars !
Fuis ! File !
Fils de Jana l’Illuminée
- forêt-femme
affamée diffamée,
baveuse de mots
sages et poreux,
cocotte en papier
fouillant son tas
d’immondices
à la recherche de
rêves jamais rêvés -
tout ton monde
disparaît sous une couche de neige tiède
aux relents de
formol. C’est comme
un lent glissement
vers un bocal de verre
dérivant sur une
mer d’argent fauve
parfois moirée de
mauve friable et saccadé.
Pars !
Tant qu’il est
encore temps, pars !
Cours attraper le
vent et ses psalmodies chauves,
avant qu’esprit
lavé et corps_rompu tu n’abdiques.
Fuis,
cette république
de ‘’vend-du-vent’’
cette république
de roman-photos
des professeurs de
(petite) vertu
Fuis ce peuple de
muets
dont seuls les
yeux vivent
devant leur écrans
plats,
plats comme leurs
encéphalo(µ)grammes.
Fuis,
sans autre
personne
de ce sac noir
d’ennui sans air sans issue,
ce chaos à gerber
des gerberas jaunes,
avant que ta pâle
raison s’envole et
que ton cœur en
sueur cogne,
moteur rageur
aux fleurs en
pleurs.
File,
et descendant la
rue écoute
G’ n’ R’
cogner
à coups de riffs
d’enfer
aux portes du
paradis
de B.D., et…
… Pars !
Fuis ! File !
Juste à
l’aventure
Juste à la vie.
Ta vie…
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Vivre
dans un désert
Je ne sais pas ce
que c’était !
Ce fut d’abord
le silence.
Puis, les fruits
du silence.
Le bizarre
emplissait l’air
en tourbillons
fumeux d’une fumée sans feu
simulacre
fantastique de vapeurs bleues.
Sanctuaire désaffecté
le sol se dévorait
lui-même
en longs
effondrements schismatiques.
L’eau, magma
touffu d’ombres glauques
s’incendiait en
longs geysers chaotiques
de plasma rose au
sablier d’ébène.
Et partout,
fluidité du temps…
…j’ai oublié
beaucoup de chose
à vivre dans un
désert.
Je ne veux plus
vivre,
je ne
veux pas mourir.
Couler glisser
dans l’instant présent.
Voilà ce que
c’est !
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Au
centre des choses qui tombent
la lumière coule
du ciel en lourdes gouttes noires
qui font
s’extasier une terre bleu écru
à l’haleine
volumineuse gorgée de chaleur
Au centre des
choses qui tombent
une pesanteur
patinée de chair et d’os
attire
inexorablement toute chose
au cœur du corps
noir d’argent pur.
Au centre des
choses qui tombent
à l’heure où
tout se forge au violet
fraîcheur
d’iode et de sel
avant qu’un
froid lunaire pince l’eau
jusqu’à la
froncer dans le gel
d’un long cri
de pierre.
Au centre des
choses qui tombent
dans les limbes
alambiquées des alcools alibis
l’âme usée
par les vents d’affliction
à force de
regarder au lieu de voir
peut enfin
trouver la solitude dans la satisfaction
Non retour
assuré
Au centre des
choses qui tombent
une
porte
une
simple porte pâle
ouverte
dans le ciel
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Que
signifie tout cela ?
Jusqu’au
bout d’alors
je
m’en suis approché
Vie
sans fond
de la plus belle eau
bleu
ressac au scalp pourpre
Horloge
crucifiée
Agonie
du temps
au
corps d’os métalliques inhabité
simple
excavation
pour
échapper à l’ardeur du soleil
quand
le froid se rêve
incendiaire
d’une mer
aux
collines musculeuses
Au
dos du silence
là
où l’enfer vaut l’endroit
seuls
les morts sont vivants
avec
leur soif de pierre sèche
Ne sommes-nous
pas tous morts ?
On parle toujours
tout seul
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…
la terre tourne plus vite…
Scruter
les
abyssales langueurs
des
escaliers d’acier bleui du temps
à
la recherche d’un centre.
Faucher
les
ombres vides
dans
l’obscurité striée de rouge
d’une
lamentable vie lamentée.
Renouveler l’œil
Désherber la lumière
dans une prairie de miroirs
Emplir ses bras de lointains clairs
Découvrir
son rêve
d’un
geste de la main
au cœur à corps ardent
des
intervalles du silence
Toujours
se hâter
car
l’âge avançant,
la
terre tourne plus vite…
…
jusqu’au bout de l’envers.
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